Cet été, je t’embarque pour une série spéciale : une saga en huit épisodes autour du voyage créatif, de la persévérance et de l’imaginaire. Jusqu’a la rentre, on va explorer ensemble nos blocages créatifs et tenter de les surmonter dans une approche bienveillante. Au programme de cette saison spéciale : de l’introspection, des exercices pratiques et pleins de conseils pour faire le plein d’inspiration et rebooster ta créativité. Que tu sois en vacances ou encore au bureau, ces épisodes te donneront toutes les clefs pour réussir tes futurs projets.
Aujourd'hui, on entame notre premier exercice pratique en essayant de retrouver un rapport personnel et non mercantile à la création.
La retranscription est disponible juste en dessous ⬇︎
⛱️ Quand la création devient une obligation
Si, comme moi, vous êtes artiste à temps partiel ou complet, vous connaissez peut-être cette sensation : chaque création doit “servir à quelque chose”. Elle doit être belle, monétisable, publiable. Sinon, on peut très vite avoir la sensation de perdre son temps.
Quand on développe un style reconnaissable, quand on commence à vendre ses illustrations, ses textes, ses produits, on se retrouve vite enfermé dans une logique productiviste. Il faut que tout ce que l’on crée puisse être vendue.
Et lorsqu’on ne se permet plus aucun écart, aucun échec, finalement, on s’empêche de tenter de nouvelles choses, d’expérimenter.
🐚 Perdre le plaisir sans s’en rendre compte
Je ne vais pas mentir : j’aime mon travail. Je suis heureuse de vivre de mes créations. Mais très honnêtement, je dessine beaucoup moins pour moi qu’avant. Je ne sors plus du tout mon iPad le soir à la fin de ma journée par exemple, il est juste devenu un outil de travail.
Et parfois, cette passion de départ — le dessin libre, la joie de créer sans but — disparaît.
C’est ce qui m’est arrivé l’an dernier, en préparant ma première convention. Tout ce que je créais devait entrer dans une logique de cohérence visuelle, de collection, de vente. Je me suis privée de toute forme de création inutile. Et à la fin, j’étais rincée.
Je le redis ici clairement : il n’y a rien de mal à créer pour vendre. J’écris une romance de Noël en ce moment, parce que j’aime le genre… et aussi parce que je sais que ça se vend bien. Et c’est OK !
Mais on ne peut pas vivre uniquement dans ce prisme.
Créer pour un public, pour un feed, pour un algorithme, finit par assécher la flamme. Créer sans enjeu, au contraire, c’est l’espace où la joie revient. C’est un endroit sans pression, sans performance, sans jugement.
🖊️ Exercice pratique : réintégrer la création dans son quotidien
Je sais qu’il est difficile de se dégager du temps. On a peu de plages de repos, surtout quand on est freelance ou qu’on cumule plusieurs activités. Mais la pratique personnelle, même 10 minutes par jour, n’a pas besoin d’être massive pour avoir des bienfaits.
Vous pouvez :
Gribouiller sur une feuille de brouillon au petit déjeuner
Écrire trois lignes de texte dans une note de téléphone
Coller des photos souvenirs sur un carnet le dimanche après-midi
Peindre n’importe quoi avec un pinceau trempé dans du café (testé et approuvé).
L’idée, c’est de désacraliser. De faire “mal”, de faire “moche”, de faire “inutile”. Parce que ce n’est pas censé être un produit fini. Ce n’est pas destiné à être posté. C’est juste à vous et pour vous.
Et surtout, autorisez-vous à rater. À trouver ça nul. À ne pas le garder. Parce que ce moment-là, même imparfait, vous reconnecte à la partie de vous qui a envie de créer — pas celle qui veut vendre ou plaire. Et si vous ne pouvez pas le faire tous les jours, ce n’est pas grave. Trouvez un rythme doux, réaliste, qui vous convient.
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